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Recherche et exploitation du pétrole au Sahara

 

par Emile Pecqueur

 

 

On sait que le pétrole s’était formé dans un milieu marin ou lagunaire. Il résulte de l’évolution au cours des temps géologiques depuis le primaire jusqu’au tertiaire d’algues et de microorganismes constituant le plancton.

Cette évolution implique qu’il régnait, dans le milieu où elle s’est formée, des conditions réductrices et que, d’autre part, la matière organique a été rapidement enfouie sous des sédiments en cours de dépôt.

Ces sédiments, généralement des vases argileuses, sont aussi riches en matière organique. Celle-ci va se transformer selon un processus assez mal connu, peut-être sous l’effet de la pression, peut-être sous l’action des bactéries, pour donner les divers hydrocarbures qui constituent le pétrole.

La roche argileuse qui a donné naissance au pétrole est appelé « roche mère ». Lorsque cette roche se trouve enfouie à son tour, du fait des dépôts qui continuent, elle est soumise à des pressions qui tendent à chasser l’eau et le pétrole qui s’est formé. C’est ce que l’on appelle la « migration primaire ». Ces fluides peuvent rencontrer sur leur trajet des roches poreuses comme les grès de certains calcaires. Ils envahissent alors le vide de ces roches, appelées « roches magasins » et s’y accumulent dans les zones hautes. Du fait de la différence de densité, l’eau et le pétrole se séparent. Le pétrole se concentre à la partie haute. Quelques fois, par la suite de cassures du sol ou failles, le pétrole brut peut sourdre en surface et donner des indices.

 

Au Sahara, l’absence totale de ces indices et la grande profondeur des structures éventuellement productrices, augmentèrent singulièrement la difficulté des recherches. Pour une information plus précise sur ce dernier point, je me permettrai de préciser ceci : à Hassi-Messaoud (Sahara) lors de ma présence en 1960, la profondeur maximale du forage était de 3350 mètres.

 

A Madagascar, dans les eaux du canal de Mozambique, le principal forage pétrolier en ces lieux et que j’ai connu en 1967, était en production à une profondeur n’atteignant pas 2000 mètres.

La recherche du pétrole est donc effectuée par la Géologie qui est une science qui a pour objet l’étude de la structure et de l’évolution de l’écorce terrestre.

 

Dès qu’elles eurent obtenu leurs premiers permis, les sociétés de recherche confièrent aux géologues la tâche difficile de déceler, dans l’immensité saharienne, les régions où le pétrole avait pu se former et s’accumuler. Des missions géologiques furent donc envoyées sur le terrain. Je les ai côtoyées, guidées, bien connues pendant de longs mois, pour ne pas dire des années, lors de mon séjour au Sahara marocain (1952) et au Sahara algérien. Elles procédèrent à l’étude détaillée de la succession des roches rencontrées et prélevèrent de nombreux échantillons destinés à être analysés en laboratoire. Ces prélèvements permettent de prévoir la nature et l’épaisseur des terrains que devra traverser le forage et de savoir où existent les roches mères et des réservoirs éventuels. Les premiers forages effectués au Sahara confirmèrent certaines hypothèses des missions géologiques et apportèrent par ailleurs des renseignements très précieux pour les prospections ultérieures.

 

Pour recueillir ces renseignements, un géologue réside en permanence sur les chantiers de forage. Dans sa cabine laboratoire, il examine les déblais recueillis par la boue de forage et les « carottes », cylindres de roches prélevés dans les formations dont il envoie les échantillons au laboratoire central.

La géophysique qui est donc une science qui a pour but d’étudier les propriétés physiques du globe terrestre permettait au Sahara de définir sous la couverture sédimentaire récente le comportement des terrains plus anciens et d’en localiser les points hauts susceptibles d’avoir joué, au cours des temps géologiques, le rôle de « pièges » à pétrole.

 

Les chercheurs de la géophysique, que nous localisions au cours de nos patrouilles de gendarmerie au Sahara marocain (secteur Petitjean) et Sahara algérien (Ouled Djellal Hassi-Messaoud et Hassi R’mel ) étaient baptisés entre nous de chercheurs de papillons.

Personnellement, j’écoutais toujours avec une attention particulière, quand, heureux de rencontrer des auditeurs, ils nous parlaient longuement de la mesure de gravimétrie, la méthode magnétique et celle tellurique. Ils étaient aussi fiers de nous entretenir sur les méthodes sismiques qui avaient pour but de rechercher les pièges à pétrole et d’en déterminer la profondeur précise. Pour eux, c’était un beau résultat dont ils étaient fiers de nous informer. Nous les comprenions d’autant plus facilement, du fait que nous connaissions aussi ce qu’était la vie en ces régions torrides.

 

La plupart des forages sont exécutés par le procédé classique du « Rotary ». La vitesse d’avancement d’un puits est liée à la puissance qui peut être transmise à l’outil. Dans le rotary, la monstruosité mécanique que constitue un arbre de transmission long de plusieurs kilomètres, ne permet de transmettre sur l’outil que quelques dizaines de chevaux. La vitesse d’avancement dépend également de la nature des terrains rencontrés. A Hassi-Messaoud, par exemple, l’avancement moyen était de trente mètres par jour. Malgré d’énormes et coûteuses précautions, un forage à grande profondeur ne va pas sans quelques incidents parfois graves.

 

Dans mon recueil de souvenirs « Chroniques diverses », je relate avec précision la vie des « chercheurs d’or noir » au Sahara. Il est question là des forages et des matériaux utilisés dans la création des puits.

La complétion du puits achevé, il faut encore pour le mettre en production effective, la relier par une conduite au centre de production.

 

Là, le pétrole brut franchit plusieurs étages de séparateurs afin de le débarrasser du gaz qu’il contient. Deux cents mètres cubes de gaz par mètre cube de pétrole pour le brut d’Hassi-Messaoud.

Des techniciens ont ensuite pour mission de veiller à la vie du gisement et d’en étudier le comportement durant l’exploitation. En effet, à mesure que l’on extrait le pétrole, les conditions de fond se modifient, en particulier la pression baisse. Afin d’extraire le maximum de pétrole ou de gaz, il convient de régler le débit de chaque puits pour ne pas nuire à l’exploitation des autres.

 

Le Sahara en 1960, représente une des plus importantes accumulations de dépôts sédimentaires connus dans le monde. La présence du pétrole y est statistiquement proportionnelle au volume de ces dépôts. On estime la teneur des terrains américains à 1700 tonnes au kilomètre carré, ceux du Moyen-Orient et du Venezuela à 3600 tonnes au kilomètre carré.

Le Sahara est immense, sa surface intéressant le problème pétrolier est de 1 200 000 kilomètres carrés, l’épaisseur moyenne des terrains est de 4000 mètres, les multiplications qui s’imposent à l’esprit peuvent laisser rêveur.

 

Le Sahara a une histoire géologique relativement simple, on s’y trouve en présence de plusieurs provinces pétrolières, dont certaines sont déjà découvertes et qui s’étendent de la bordure nord du Hoggar au sud de l’Atlas. Les gisements découverts en 1956 à Hassi-Messaoud Edjelleh Hassi-R’mel, ne pouvaient pas être des phénomènes isolés, de nouvelles découvertes ont par la suite eu lieu et le prouvent.

 

Les différents gisements sahariens contiennent au minimum 900 millions de tonnes d’huile récupérables et le Sahara doit donc être considéré, à juste titre, comme l’un des plus grands gisements mondiaux.

 

Renseignements recueillis sur place de 1960 à 1962

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