Elle devait être la der des der par Emile Pecqueur  
 
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« Elle devait être la der des ders » : la guerre 1914-1918

par Emile Pecqueur

 

1 -  A la veille de la guerre…

 

Au début du vingtième siècle, l’Europe domine le monde. Les progrès techniques et scientifiques et la production plus importante rendent la vie plus facile. On se déplace en voiture ou à bicyclette, on améliore son confort, la nourriture est plus variée…

La France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne veulent être toujours plus puissantes. Pour répondre à leurs besoins en matières premières et manifester leur force, elles ont conquis le monde entier : l’Afrique, l’Inde et l’Océanie. Les rivalités subsistent.

Une belle époque : vers 1900, l’Europe connaît une formidable croissance économique et l’on profite du développement industriel. Les foyers s’équipent par exemple de machines à coudre. Le travail de bureau est facilité par la machine à écrire et le téléphone. La bicyclette devient à la mode mais l’automobile reste un engin de luxe.

Déjà, les premiers avions ont décollé.

Les plus riches vivent ce que l’on appelle la Belle Epoque.

Toujours plus de puissance. Pour faire fonctionner leurs usines de plus en plus nombreuses, les pays ont besoin de plus en plus de matières premières, ils se procurent ailleurs le caoutchouc, le sucre, le coton et les huiles végétales qui leur manquent.

Soldats, marchands et missionnaires sont installés sur des terres nouvellement conquises à l’autre bout du monde. Sous le prétexte d’y apporter la civilisation, ils soumettent par la force les populations jugées inférieures. Les Français sont en Indochine, en Afrique du Nord ; les Britanniques sont en Inde, en Egypte, en Afrique du Sud, les Hollandais en Indonésie.

La Russie se contente de son immense territoire, quant à l’Allemagne, elle manque de possessions coloniales. Pour les grandes nations, les terres étrangères sont non seulement des sources de richesses mais aussi des signes de puissance et des positions stratégiques en cas de conflit.

La Belle Epoque est une période de loisirs pour les plus riches qui se rendent à la plage, à des bals, à des dîners, lisent la presse…. On voit aussi les premières voitures circuler dans les rues des grandes villes.

 

Avant la première guerre, l’Europe se partage le monde et chacun jalouse les territoires de l’autre. Les Etats-Unis et le Japon, quant à eux, échappent à la mainmise de l’Europe sur le monde.

 

« Faire la guerre à la guerre »

Avant guerre, en Europe, les inégalités sont très fortes. Une petite minorité détient le pouvoir et l’argent. Les ouvriers tentent de s‘unir pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Les partis socialistes, qui proposent des réformes en vue d’un partage plus équitable des richesses, prennent de l’importance. Ils rêvent d’une révolution qui soulèverait l’Europe tout entière : c’est l’internationale socialiste.

S’inquiétant de la course aux armements que se livrent les pays rivaux, ils déclarent la guerre à la guerre en 1907.

 

« La formation des alliances »

Chaque pays pense que l’autre en veut à sa prospérité. Tous se croient entourés d’ennemis. L’école enseigne l’école de sa nation, la patrie et le sens du devoir envers elle. Pour les Français qui ont perdu l’Alsace et la Lorraine en 1871, le danger vient toujours de l’est.

Les Allemands cultivent la peur des Slaves, les Russes craignent les Allemands et les Orientaux tandis que les Italiens redoutent les Autrichiens.

Pour protéger leurs intérêts communs, ces pays nouent des alliances, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie forment la Triple-Alliance ; la France, la Grande-Bretagne et la Russie constituent la Triple-Entente.

La menace des minorités : chaque nation se veut forte et unie. La Russie et l’Autriche-Hongrie, constituées de peuples de diverses origines, s’évertuent à les réunir autour d’une même culture. Au centre de l’Europe, dans les Balkans, les peuples slaves soutenus par la Russie, constituent un foyer d’agitation face à l’Autriche –Hongrie. Celle-ci attise les tensions en annexant la Bosnie en 1908.

 

2 - La guerre éclate

 

En 1914, la situation en Europe est très tendue. L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône de l’Autriche-Hongrie et de son épouse à Sarajevo est l’étincelle qui fait tout exploser.

Au début, on considère l’attentat comme une nouvelle crise dans les Balkans. Pour l’Autriche-Hongrie, c’est l’occasion de régler ses comptes avec la Serbie.

Tandis que l’Allemagne soutient la position austro-hongroise, la Russie entend défendre la Serbie. L’engrenage des alliances se met en place. La guerre qui couve déjà depuis plusieurs années, éclate.

« « Je me garderais de détailler l’attentat de Sarajevo qui a eu lieu le 28 juin 1914, bien qu’il eut été, je pense, à l’origine de la mise à feu des événements qui s’ensuivirent, suite à l’attentat de Sarajevo » »

L’empire d’Autriche-Hongrie est déterminé à empêcher la Serbie de rassembler les états slaves du sud de l’Empire pour former ce qui sera la Yougoslavie ; afin de lutter contre la toute puissance austro-hongroise, des actions terroristes sont organisées.

La visite de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, capitale de la Bosnie, le 28 juin, jour de la fête nationale serbe, est considérée comme une provocation. Le couple royal, installé dans une voiture décapotable, échappe d’abord à une grenade puis, poursuivant sa route, est victime d’un jeune Bosniaque qui profite de la panique, sort de la foule et tire deux coups de feu sur l’archiduc et son épouse.

 

« L’engrenage des alliances »

 

Pour les nationalistes serbes, la mort de François-Ferdinand est un point marqué face à la domination austro-hongroise. Pour l’Autriche c’est l’occasion d’éliminer la Serbie, l’Autriche consulte l’Allemagne qui l’incite à agir vite. Le 23 juillet, l’Autriche adresse donc un ultimatum à la Serbie : elle a 48 heures pour se prononcer sur des conditions que l’Autriche sait inacceptables.

En France et en Russie, c’est un véritable coup de tonnerre. Le 25 juillet, la Serbie décrète la mobilisation générale. Le 28 juillet, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie. La Russie décide une mobilisation partielle. Puis c’est au tour de l’Allemagne de déclarer la guerre à la Russie, à la Belgique et à la France.

 

« La fleur au fusil »

 

C’est l’été, les hommes partent à la guerre, encouragés par la foule. Tout le monde pense qu’elle ne durera pas plus de trois mois. On croit à un conflit court et offensif.

Russes, Français et Britanniques imaginent gagner la guerre en quelques batailles. Ils comptent sur de grandes charges de cavalerie et  d’artillerie pour emporter la victoire.

Côté allemand, le plan d’attaque, plan « Schlieffen » élaboré dès 1906, prévoit de frapper au plus vite la France, avant que l’armée russe ne soit opérationnelle.

Jamais l’Allemagne n’aurait envisagé l’entrée en guerre du Royaume-Uni.

 

3 – L’union sacrée

 

Dans chaque pays, les populations oublient leurs désaccords et s’unissent face à la menace étrangère. En Autriche-Hongrie, la guerre rassemble les hommes, quelle que soit leur nationalité. Les socialistes européens, qui avaient pourtant juré la guerre à la guerre, se joignent aux gouvernements. Partout, c’est l’union sacrée pour protéger la patrie en danger. Tous croient défendre une juste cause.

Dans les deux camps, on ne réalise pas les effets redoutables des tirs de canon et de mitrailleuses. Au début de la guerre, les soldats forment des cibles parfaites, les Français habillés de rouge et de bleu, ne portent même pas de casque, les officiers belges sont coiffés de casque en cuivre rutilant, tandis que les Allemands se protègent avec des casques à pointe en carton bouilli.

 

« Les premier mois de la guerre »

 

1er avril 1914 : les Allemands entrent au Luxembourg. Le 2 août, ils pénètrent en Belgique qui s’était pourtant déclarée neutre. Tandis que la défense française est concentrée dans les régions de l’est (Vosges et Ardennes), les Allemands rassemblent leurs forces à l’extrême nord, du côté de la Belgique. L’armée française est donc vite menacée d’encerclement.

A l’est, les Russes créent la surprise en attaquant très tôt. La guerre prend vite un tournant inattendu ; après les offensives sanglantes des premiers jours, les fronts se stabilisent.

 

« La déroute alliée »

 

Conformément au plan Schlieffen, l’armée allemande veut asséner un grand coup à la France. Malgré la forte résistance belge, elle avance comme un rouleau compresseur, détruit les forts de Liège, poursuit sa route vers Namur et Charleroi. L’armée belge se replie derrière Anvers. Respectant leur plan initial, les Français lancent une offensive en Alsace-Lorraine, mais les hommes tombent comme des mouches sous le feu allemand. Pendant ce temps, les Allemands progressent toujours au nord.

Les Britanniques qui débarquent au Havre et à Boulogne, sont bousculés à leur tour. En Belgique, Liège et Namur tombent aux mains ennemies.

 

Le 21 août se déroule la terrible bataille de Charleroi.

 

Paris menacé…

 

Côté alliés, les armées se replient. La retraite est dramatique, les soldats, à bout de force, ont faim et soif. Quinze jours ont suffi aux Allemands pour menacer Paris. Chez les civils, c’est l’affolement. Le 28 août, on leur fait croire que les troupes françaises tiennent toujours les frontières. Le 31, ils apprennent que l’ennemi est presque aux portes de la capitale. Le 2 septembre, le gouvernement quitte Paris pour Bordeaux. En Belgique, une partie de la population, choisit l’exode, inquiète de l’avancée des troupes allemandes.

 

4 – La bataille de la Marne

 

Les Allemands abandonnent le plan Schlieffen et la prise de Paris. Désormais, leur but est d’en finir avec l’armée française en l’encerclant. Les troupes allemandes remontent à l’est vers Meaux. Pour le général français Galliéni, chargé de la défense de la capitale, il faut organiser une contre-attaque le long de la Marne. Toutes les forces sont mobilisées.

Les alliés profitent du réseau ferroviaire bien développé pour regrouper les armées. Les taxis parisiens sont même réquisitionnés pour le transport des troupes.

La bataille commence le 5 septembre et s’achève le 9. Des deux côtés, les pertes sont effroyables, mais les Allemands sont stoppés. Pour les alliés, c’est une victoire stratégique.

 

L’attaque de « l’ours russe »

 

A l’est, contrairement aux prévisions allemandes, la Russie, ainsi surnommée, car elle devrait écraser l’ennemi, répond aussitôt à l’appel des Français. Les Russes attaquent seulement quinze jours après leur mobilisation alors qu’il leur en faudrait soixante pour être complètement opérationnels.

Surprises, les troupes allemandes sont malmenées en Prusse orientale. Des soldats allemands sont alors prélevés depuis le front ouest pour venir aider ceux du front est. Les Russes qui possèdent bien moins d’armes que les Allemands sont défaits à Tanneberg ; 92 000 hommes y sont faits prisonniers. Plus au sud, 120 000 soldats russes affrontent 1 million d’Autrichiens ; pourtant malgré quelques succès, l’armée autrichienne est quasiment anéantie en Galicie. En Serbie, après avoir pris la capitale Belgrade, elle est chassée par les Serbes. Pour les Autrichiens, c’est un affront cuisant. En 1914, ils sauvent la face en battant les Russes devant Cracovie.

 

La Grande Guerre

 

1915, c’est l’heure des bilans. Dans les deux camps, les pertes humaines sont considérables et les munitions manquent. Français et Britanniques font venir des combattants de leurs colonies. A l’ouest, les positions sont bloquées. Dans cette guerre des tranchées, la défensive l’emporte sur l’offensive. Des fronts nouveaux sont ouverts au Moyen-Orient et aux Balkans, et l’Italie, la Roumanie et la Bulgarie entrent à leur tour dans le conflit.

 

1916 marque le retour aux grandes offensives.

A l’ouest, rien de nouveau. Le front ouest s’étend sur environ 700 kms de la Suisse à la Mer du Nord. Les ennemis sont séparés de quelques centaines de mètres, parfois moins. Les hommes s’enterrent pour survivre. Les alliés tentent des percées, mais les hommes sont fauchés par milliers avant d’atteindre la tranchée adverse. A chaque offensive, on croit à la victoire mais c’est l’échec sur le front de l’Europe de l’est, les Allemands sont décidés à écraser la Russie.

Les Russes se battent à la baïonnette contre les mitraillettes allemandes. Malgré une avancée allemande de 500kms, l’armée russe n’est pas terrassée.

 

5 – La bataille de la Somme

 

Alors que les Allemands s’essoufflent à Verdun, Britanniques et Français lancent une grande offensive sur la Somme. Le 24 juin, un bombardement intensif prépare le terrain. L’incompétence des chefs britanniques entraîne un vrai carnage. Dès les premières heures, on dénombre 20 000 morts côté anglais ! Au bout de quatre mois et demi de combats, le terrain conquis n’est que de 12 kms !

A Ypres en Belgique, en 1915, les Allemands utilisent une arme nouvelle : les gaz toxiques. Les soldats, les yeux rougis, étouffent et sont pris de douleurs respiratoires.

 

Dans les Dardanelles

 

Les alliés veulent enlever le Détroit des Dardanelles qui sépare l’Europe de l’Asie des mains des Turcs afin d’avoir la voie libre pour acheminer du matériel en Russie. La capitulation turque soulagerait la Russie et inciterait la Bulgarie et la Roumanie à rejoindre les alliés, mais les Turcs résistent, la flotte alliée ne parvient pas à forcer le détroit.

Une expédition terrestre est lancée. Il n’y a ni cartes ni aérodromes pour que les avions atterrissent, ni navire-hôpital pour les blessés. Les alliés battent en retraite et se réfugient dans la ville grecque de Salonique.

En mai 1915, l’Italie entre en guerre aux côtés des alliés en échange de promesses de territoires. Elle attaque l’Autriche mais la bataille s’enlise dans les tranchées. En Mésopotamie (en Irak), une expédition britannique est organisée pour protéger les puits de pétrole. Très éprouvante pour les hommes, cette opération est un échec. Repoussés par les Turcs, les Britanniques s’enferment plusieurs mois dans la ville de Kut où ils finissent par capituler, exténués.

Faute de préparation, le débarquement des soldats en Mésopotamie tourne au désastre. Au manque de vivres et de matériel, s’ajoutent la canicule et la maladie. C’est la capitulation.

 

Sur les mers et dans le ciel 

 

La guerre se joue aussi sur la mer et dans le ciel. Dès 1914, les alliés veulent anéantir le commerce maritime de leurs ennemis, « les puissances centrales », pour étouffer leur économie et faire ce qui s’appelle un blocus. L’Allemagne répond à ce blocus en lançant une guerre sous-marine contre tous les navires militaires ou marchands alliés ou neutres ralliant la Grande-Bretagne.

Dans le ciel, des ballons dirigeables allemands, les Zeppelins, bombardent les villes mais les avions ne tardent pas à faire leur apparition. Bloquer l’économie allemande : pour les alliés, interdire la circulation des navires marchands allemands c’est ruiner son économie, car c’est le commerce maritime qui fournit l’Allemagne en coton, étain, graisse.

Il n’y aura qu’une grande bataille navale en quatre ans de guerre : la bataille du Jutland en mai 1916, pendant laquelle la flotte britannique affirme sa supériorité malgré de lourdes pertes.

 

La guerre vue du ciel

 

Quand la guerre éclate, l’aviation a à peine onze ans. Des services aéronautiques militaires existent depuis la fin du 19ème siècle au sein desquels  opèrent les dirigeables et les ballons captifs, appelés « saucisses ».

Ces ballons servent à l’observation. Un observateur placé dans la nacelle règle le tir des artilleurs restés au sol. Les dirigeables, zeppelins, sont le point fort des Allemands ; capables de voler plus haut que les aéroplanes et d’emporter de lourdes charges, les sinistres zeppelins sèment la terreur parmi les populations en bombardant les villes.

 

Une armée à part entière

 

En 1917, les duels individuels n’ont plus cours. Les avions volent en formation de cinquante appareils ou plus. Ils appuient les combats au sol, attaquent les bases situées derrière le front, détruisent les voies ferrées. Les zeppelins ne sont alors plus cantonnés qu’à des missions d’observation. Ce sont les avions qui bombardent Londres ou Paris.

Pourtant, il faut attendre avril 1918 pour que l’aviation soit considérée comme une force militaire et que soit crée la première armée de l’air indépendante : La Royal Air Force.

 

6 – Vivre dans les tranchées

 

Vivre sous la terre, c’est la seule chance de survie pour le soldat monté au front. Avec sa pelle, il creuse un fossé dans le sol pour se protéger du feu de l’ennemi. Sur la ligne de front, les tranchées sont construites en zigzag, des boyaux de communication les relient à l’arrière. Le soldat vit dix jours d’affilée dans des conditions atroces. Lorsqu’il ne se bat pas, il doit attendre, attendre l’assaut, le ravitaillement, le courrier…

Le bruit des bombardements et l’idée de la mort l’empêche souvent de dormir, tandis que les rats et la boue font partie du décor. Coincés à attendre le combat, les poilus bricolent, gravent du métal, sculptent des cannes en bois. Ils ont pour tout repas ce qu’ils appellent de la « viande de singe » (conserves) et du pain, sauf lors des ravitaillements où l’on sert du riz, des fayots, de la viande fraîche, des rations de vin, de café et de tabac. Un alcool fort « la gnôle » est souvent distribué avant l’assaut.

 

Le poilu, les poux et les rats

 

Les tranchées sont étroites, exposées au vent, au gel et à la pluie qui s’infiltre partout. A la mauvaise saison, les soldats s’enfoncent dans la boue empêtrés dans leurs vêtements raidis par la crasse. Dans leurs simples abris, les hommes ne peuvent ni se laver ni se raser, d’où leur surnom de poilus.

Ils vivent avec les poux, surnommés les « totos », et cohabitent avec les rats, les « gaspards », qui sont attirés par la nourriture, les ordures et souvent par les cadavres. Il règne souvent une odeur épouvantable, alors que les canons tonnent, rappelant le danger.

 

En avant !

 

L’ordre est donné de passer à l’assaut, il faut grimper à l’échelle pour franchir le parapet, sortir à découvert, se ruer sur les barbelés qui protègent les tranchées ennemies. Les plus chanceux ont une pince pour couper les fils de fer.

En face, les mitrailleuses entrent en action.

Beaucoup d’hommes tombent avant d’avoir pu atteindre les barbelés. Ceux qui y parviennent sautent dans la tranchée adverse, lâchent leur fusil trop encombrant pour se battre avec leur pelle ou leur poignard. Débute souvent alors une vraie boucherie.

 

La peur et l’horreur

 

Le nombre d’hommes blessés pendant la guerre se compte en millions. Ils sont gazés, estropiés, traumatisés. Malgré de terribles blessures, certains parviennent à se traîner jusqu’à leur tranchée, d’autres meurent sur place après une longue agonie. Les blessés attendent parfois des heures dans les abris avant d’être évacués vers un poste de secours, ils sont ensuite acheminés à l’arrière en camion, omnibus ou charrette jusqu’aux hôpitaux militaires ou ceux de la Croix-Rouge. Une fois soignés, les plus atteints sont renvoyés dans leurs foyers, les autres doivent retourner au front. Choqués par la peur et la violence des combats, certains soldats sombrent dans la folie.

 

La guerre à l’arrière

 

Exodes, bombardements, massacres, les civils n’échappent pas aux horreurs de la guerre. La censure et la propagande essaient de garder ceux qui vivent à l’arrière dans l’ignorance de ce qui se déroule sur le front, mais les lettres des soldats, la mort d’un proche ou les récits des permissionnaires contredisent l’idée d’une victoire rapide.

De plus, la vie à l’arrière est difficile, les prix flambent, la nourriture et le charbon sont rationnés. Aux champs comme à l’usine, les femmes remplacent les hommes.

 

7 - Les armes

 

La première guerre mondiale semble à cheval entre deux époques. Tout commence avec des uniformes chatoyants des charges de cavalerie, des baïonnettes… Très vite, la guerre change de visage, les cavaliers mettent pied à terre, sabres et baïonnettes sont détrônés par les mitrailleuses. Désormais, l’artillerie joue un rôle capital, mines, torpilles, grenades, obus retournent les tranchées. Les lance-flammes vomissent le feu, les gaz s’infiltrent partout. Sur terre, le char seigneur de la guerre industrielle, joue un rôle décisif dans la victoire des alliés.

 

1917 : Le tournant de la guerre

 

Les propositions de paix allemandes ont été rejetées. Au front comme à l’arrière, on a le sentiment que la guerre n’en finira jamais. « Nous y passerons tous » disent les soldats. En Russie, la révolution gronde. Sur le front ouest, de nouvelles offensives sont lancées en promettant une fois de plus la victoire aux troupes.

Les pertes sont énormes mais les chefs s’entêtent. Des soldats se révoltent. Le seul résultat positif pour les alliés en cette année 1917, c’est l’entrée en guerre des Américains.

 

La victoire en vue

 

Après trois ans de guerre d’usure, les économies vont très mal, les pertes en hommes sont considérables et les positions sont quasiment inchangées sur le front ouest.

Le 3 mars 1918, les négociations de paix entamées en 1917 entre l’Allemagne et la Russie aboutissent à la signature de la paix de Brest – Litowsk.

L’arrêt des combats à l’est va permettre aux Allemands de ramener le gros de leurs troupes sur le front ouest. Côté alliés, on compte sur les renforts américains en hommes et en matériel.

1918 marque le retour à une guerre de mouvement. Pour devancer l’arrivée des Américains, les Allemands préparent une grande offensive sur le front ouest. L’attaque lancée en France dans la Somme commence le 21 mars 1918 par un gigantesque bombardement d’artillerie, soutenu à l’arrière par l’aviation. Les Allemands passent la Somme et menacent Paris. Un canon à longue portée, le Long Max ou « canon de Paris » caché en forêt, bombarde la capitale française. L’église Saint Gervais est touchée le 29 mars. On compte 88 morts et une centaine de blessés. Les Parisiens confondent ce canon avec le plus gros obusier de l’armée allemande, surnommé « la Grosse Bertha »

 

La seconde bataille de la Marne

 

Foch prépare la contre-offensive. Les troupes allemandes sont usées par les derniers mois de combats ; les alliés eux, disposent de troupes fraîches américaines et d’armes nouvelles. Les chars associés aux avions sont les artisans de la victoire de la Marne.

Le 8 août est un jour noir pour l’armée allemande, 456 chars alliés, cachés par un épais brouillard, surgissent face aux divisions allemandes épuisées.

De nombreux soldats se rendent sans combattre. Le 5 octobre, la ligne Hindenburg est brisée.

 

8 - Armistices en chaîne

 

La Bulgarie a signé l’Armistice le 29 septembre. L’Autriche-Hongrie défaite, face à l’Italie un mois plus tard, demande également l’Armistice. Le commandant allemand veut aussi mettre fin aux hostilités pour éviter un désastre.

Le 4 octobre, l’Allemagne demande l’Armistice sur la base des 14 points développés par le président américain. Les négociations traînent en longueur avant que les délégations françaises et allemandes ne se rencontrent le 8 novembre dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne.

Une révolution éclate en Allemagne, l’Empereur Guillaume II abdique le 9 novembre. L’armistice est signé le 11 novembre 1918.

Dans les pays vainqueurs, un vent de joie souffle sur toutes les villes.

 

La der des ders

 

Le cauchemar s’achève après quatre ans de massacres. Les vies humaines on été gaspillées sans compter, des régions dévastées. La guerre n’a épargné personne. Les soldats survivants sont à jamais meurtris par l’horreur des combats, des millions de femmes sont veuves, autant d’enfants sont orphelins.

La conférence de paix s’ouvre en janvier 1919 à Paris sans que les états vaincus y soient conviés.

Les grands empires allemand, austro-hongrois, russe et ottoman disparaissent, de nouveaux états naissent sans que soit réglé le problème des minorités.

 

Tout ce que vous venez de lire est extrait d’archives personnelles et familiales d’Emile Pecqueur.

 

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